On me demande parfois de faire des articles plus profonds, mon avis sur l’art ou je ne sais quoi, j’ai eu des coups de gueules, j’ai essayé d’écrire aussi, mais je ne suis pas auteur, je ne suis pas à l’aise avec les mots. Si tu veux des mots bien rangés va voir Leonel Houssam, lui, il sait expliquer les choses, moi je les joue ou je les dessine, voir les assemble… J’ai pas grand chose à dire sur le monde de l’art, je m’en tape en fait, je fais mes trucs, j’ai ma vision des choses et du milieu, du marché de l’art, mais je n’ai pas envie de l’imposer. J’avais écris un jour «L’art n’est pas le fait d’une élite, ni d’une école, mais de tripes, de sueur, d’honnêteté, de vérité et de sincérité… L’acte de création est fondamental », j’étais inspiré ce jour là… Je n’ai pas grand chose à dire de plus, je dessine, je fais des trucs, écoute, regarde, intéresses toi, sois curieux… Et comme pour enfoncer le clou un peu plus, viens voir ce qui se passe à la Maison du papier d’Esquerdes (62), je serai là en compagnie de MITITEÏ pendant 3 semaines complètes, je te publis ici notre manifeste, notre système et surtout déplace toi …
L’idée du Stop Shop …
Nous ne comptons plus le nombre d’expositions, de salons d’arts et autres manifestations où nous sommes repartis avec le même sentiment de non-sens qui impactait sur notre mental, bien plus fort et durablement qu’une fatigue physique.
Quand vous passez plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à imaginer et construire une exposition, vous savez pourquoi vous êtes fatigués, parce que jusqu’ici, tout ce chemin a du sens. Mais aussi parce que vous savez que vous allez mettre à profit toute cette énergie, pas uniquement et seulement pour vous seul; vous savez que cette énergie va stimuler, éveiller, faire réagir et revenir pour vous surprendre à votre tour et permettre de vous interroger afin de vous réinventer.
Et quand vous constatez encore une fois que cette énergie n’a que trop peu circulé, vous remettez en question le fond alors que c’est la forme qui doit changer fondamentalement !
Aujourd’hui, nous ne voulons plus, par exemple, terminer une exposition et savoir que certaines de nos œuvres sont parties sans que l’on puisse raconter leurs histoires et rencontrer leurs acquéreurs. Parce que, pour nous, il est de notre responsabilité de respecter ces histoires qui sont à l’origine de notre créativité.
L’histoire est importante, elle est au départ de l’œuvre, même si parfois, au commencement, celle-ci n’a pas d’histoire. Elle se construit et s’étoffe au fil de son élaboration jusqu’à ce que le titre qu’on souhaite lui donner devienne une évidence, comme le prénom d’un enfant que l’on viendrait de reconnaître; pour qu’il ait une identité propre à lui et puisse construire sa vie.
Nous ne visons pas le chef-d’œuvre, l’important c’est le processus.
Nos créations ne sont jamais le fruit du hasard, même si elles arrivent alors que nous n’avions pas imaginé leurs venues. Elles sont presque toujours en lien avec ce que nous vivons et ce que nous sommes. Parfois il faut faire les choses pour comprendre pourquoi nous les faisons, et elles nous nourrissent dans tous les sens du terme, mais leur sens nous nourrit bien plus qu’il nous remplit.
Notre relation à la vie comme à l’art est plus mystique qu’économique.
Et même si elles ont moins de valeur, voire plus du tout une fois réalisées, parce que toutes les images se construisent par recouvrement, pendant que l’œuvre efface l’idée. Elles n’ont pas moins de sens, et c’est ce sens même qui a le plus de valeur car il nous permet de nous construire, parfois de nous réparer et nous réinventer; comme une caisse à outils avec du matériel disponible que l’on peut partager en racontant leurs histoires, nos histoires.
Cela nous construit d’autant plus quand de nouveaux parents d’adoption nous confirment qu’ils sont heureux avec elles, ou encore que nos œuvres les aident à vivre et arrivent à un moment clé de leurs vies, qu’elles ont un sens profond pour eux.
Il nous arrive parfois de douter, mais à ces moments précis, il n’y a plus de doutes, juste l’envie de continuer à suivre notre instinct en donnant le meilleur de nous-mêmes.
Quand vous exposez en galerie, il est rare de rencontrer les acquéreurs de vos œuvres, ils sont réduits à des clients et votre travail, à des objets de décoration qui deviennent des marqueurs de réussite sociale. Cela n’a pas de sens.
C‘est pareil pour les visites avec les écoles et les centres sociaux. On vous fait comprendre que ces lieux ne sont pas prévus, ni adaptés pour accueillir ce genre de public, car ils font fuir la clientèle. Alors vous terminez votre exposition en repartant avec vos histoires sous le bras et le sentiment de vous être, un temps, perdu à vouloir suivre ce décevant mirage collectif.
– Tout humain a vitalement besoin de sens, sans cela notre vitalité nous quitte et nous mourons. Et quand vous parvenez sincèrement à donner du sens à un monde qui, en soi, n’en a pas, alors un sens plus grand peut se révéler à vous, transfigurant votre vie.
– Les œuvres d’art établissent des liens entre les hommes et quand quelque chose transporte les gens, cela les pousse à agir.
« Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ?! », extrait d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll.
C‘est pour cela que nous avons volontairement perdu le mode d’emploi pour essayer d’imaginer cette exposition comme un monde dans l’esprit des cabanes. Comme tentative entière, non brevetée, offrant une confrontation à l’imprévu, de manière à déconditionner notre regard; afin de retrouver notre condition d’homme libre à l’état brut et laisser la voie libre à notre pensée sauvage.
« L’Art c’est l’homme ajouté à la nature. » Vincent Van Gogh
Le stop shop ressemble à un S.E.L. (système d’échange local), qui est une association où les membres mettent certains biens, connaissances, ou savoir-faire au service des autres. Le stop shop est une boutique qui rassemble une production d’œuvres uniques et singulières signées, de plusieurs artistes.
En aucun cas, celle-ci se définit comme sous-production des artistes qui constituent sa collection. Où chacun d’entre eux s’engage à produire des œuvres certifiées HQH (à hautes qualités humaines) qui seront transmises avec leurs histoires par chacun des auteurs à leurs nouveaux destinataires, par le biais de nouvelles unités d’échanges.
Nous avons défini trois unités de mesure qui régissent les échanges et permettent la réciprocité. Souvent l’unité est basée sur le temps, ici c’est encore différent !
Ces trois unités de mesure sont :
1 – Le NKISI : qui correspond à un objet (voir un lot d’objets) habité(s) par une histoire, une croyance magique, sa valeur varie en fonction de son originalité, de l’attachement que vous lui portez, de l’histoire qui lui appartient.
2 – La MANA qui correspond à un objet (voir un lot d’objets) à qui l’on confère le pouvoir d’être créateur de lien social, ainsi que l’histoire qui lui appartient.
3 – les B.H.Q.H. correspondent aux Biens à Haute Qualité Humaine et Humoristique. Qui peuvent aller de la boîte de sardines à la confiture faite maison, au gâteau fait main en passant par un poème, un dessin, une histoire très drôle, bref, à tout ce que vous réussissez le mieux avec le cœur, vos mains et votre esprit créatif.
Lors de chaque transaction, un bon d’échange sera établi entre les deux adhérents.
Le but du stop shop n’étant pas la capitalisation, ce qui est intéressant dans cette démarche,c’est qu’elle re-questionne la notion d’argent. Dans cette optique là, « l’argent », ici remplacé, est bien un outil au service de l’humain.
Le but de cette expérience étant de créer des liens entre les personnes avant la circulation des biens, où l’implication de chacun sera proportionnelle à la valeur d’échange. Plus vous vous impliquez et plus votre monnaie d’échange sera forte!! Tous les bénéfices de ces échanges repartiront dans de nouvelles créations soit en carburant, pour les biens alimentaires, soit en matière première..
NOTRE MANIFESTE
Nous réalisons une production vierge de tout besoin d’approbation sociale et de toute compromission réfractaire aux normes et aux codes établis. Les créateurs s’engagent en toute liberté et en toute désinvolture sur un territoire qu’ils conquièrent et balisent eux-mêmes .
De surcroît, l’environnement dans lequel s’érige leur citadelle fait partie intégrante de leur production.
La découverte de leur environnement à un éventuel visiteur implique une participation active de sa part. Nous l’invitons à être « à l’œuvre » et de devenir lui-même créateur.
L’accès à l’essence des œuvres étant possible. Pendant toute la durée de la visite, vous êtes prié de ne pas lâcher la main de l’enfant que vous êtes resté (Merci).
Cette expérience exaltante et une création singulière qui parie aussi bien sur la puissance onirique et contestataire de ses œuvres que sur l’ensemble de vos réactions qui vous autorise à présent :
– À nous aborder, pas comme les pirates .
– À toucher avec vos ventouses
– À vous exprimer sans filtre comme les enfants ou les personnes en situation de handicap mental.
– À nous faire des propositions… Autorisées par le code pénal.
– À nous inviter à – boire un café,
– manger chez vous,
– dormir et partager un petit déjeuner.
– À visiter votre cave et grenier.
– À nous raconter vos histoires, vos coups de cœur, vos passions.
– À nous faire goûter vos confitures, tartes aux fruits et gâteaux…
– À oser nous raconter vos projets de « Dingues » que vous avez remisé et qui continuent à vous hanter.
– À nous rétribuer en monnaie de songe.
– À nous demander de l’aide pour vous aider à fabriquer et à participer à un acte symbolique réparateur.
– À nous demander de trouver une solution pour réparer un objet sans valeur, mais inestimable quand même !
– À rire Et à pleurer de rire.
– À nous demander de vous aider : – à déterrer votre rêve de gosse
– à enterrer la hache de guerre
– à combattre le monstre de votre enfance.
– À écrire une lettre d’amour inoubliable.
– À fabriquer un cadeau alors que vous n’avez « pas de tune » mais plein de bordel sous le coude.
– À nous faire confiance pour vous montrer que du chaos peut émerger la structure.
– À imaginer ensemble un moment à la gloire des vivants.
Et nous nous autorisons à vous apprendre à oser : Vous « aimerveiller » vous exprimer ,chanter, dire non à sa famille, dire j’aime / j’aime pas, ne plus vous sentir obligé de, dire stop, dessiner comme une brêle, parler avec les chats, manger avec les doigts, renvoyer l’ascenseur proprement, tirer les barreaux de votre cellule, et en rajouter à votre échelle, vous souvenir des belles choses, vous regarder en face, faire un autoportrait plutôt qu’un selfie, rater mieux, recommencer même si c’est bientôt la fin, vous déguiser, être sensible à l’autre, résister aux bruits du monde pour écouter votre propre silence, retourner la peur en rire comme une vieille chaussette, tailler dans l’étoffe du héros que vous ne serez jamais, devenir le héros de votre propre mythologie, quitter votre île et relâcher vendredi, exposer votre poignante vulnérabilité, renoncer au bonheur du confort à tout prix pour déborder de vie et de tendresse, ne pas faire comme les autres, ne pas vouloir plaire à tout prix, faire comme vous l’entendez, écouter votre voix intérieure, faire le premier pas, être tout simplement vous-même , mordre la vie à pleines dents….
Côté son, j’ai enregistré mon set lors du vernissage de Dystophotographie à la boutique, je vous laisse découvrir …
Autre projet en cours, et toujours d’actualité, imprime toi ce que tu veux !!! Le principe est simple :
1 / tu choisis un modèle :
2 / tu me contactes en mp ( ICI ) , et je te donnes l’adresse où envoyer ton textile ( T SHIRT / TOTE BAG / SLIP … ) ainsi que les consignes concernant les couleurs etc …
3 / tu paies 10 € + frais de port pour le retour ….
4 / tu reçois ton truc avec un truc imprimé dessus …
Toujours d’actualité, le projet : Tu trouves, tu prends …
ON en parlait ICI …
J’ai animé dernièrement un atelier Sténopé, l’occasion de fabriquer un appareil photo avec une boite à gâteaux, et voici un des résultats …
Et pour finir, une cuisson raku en passant pour le compte de la Boutique …
A SUIVRE …